Syllabus (descriptif) Le premier module du cursus « Littérature française du XXe siècle » (LF I) est centré sur un répertoire de textes et d’auteurs situés entre 1900-1930 (cf. annotation). A travers ce corpus, il se propose l’objectif de fixer les compétences littéraires de base acquises par l’étudiant dans les phases antérieures de son parcours et de les affiner et approfondir. La mise en oeuvre d’outils terminologiques, méthodiques et analytiques qui assurent une approche probe et experte du texte littéraire suppose de bonnes connaissances théoriques (genres, sub-genres, identification des catégories textuelles, des niveaux structurels du texte) dont la mise en pratique est nécessitée par une analyse exacte et rigoureuse mais à la fois nourrie de sensibilité et d’invention personnelles. Ces objectifs partiels s’articulent dans une visée qui les unit et dépasse en même temps : la capacité de se mettre en relation authentique avec le texte littéraire selon les règles de l’explication de textes et du commentaire composé. Condition de validation
1) Une intervention dans le séminaire qui porte sur un auteur et une oeuvre au programme
2) Lecture d'oeuvres au programme (cf. annotation) ; orientation dans la période historique et littéraire incriminée, dans ses grandes lignes, dans les poétiques des mouvements ainsi que celles d'auteur ; compréhension des liens et influences réciproques entre littérature et sphères adjacentes (philosophie, culture, histoire des idées...)
3) Assimilation des règles du commentaire composé, développement des compétences nécessaires à l'analyse et l'interprétation du texte littéraire
4) Une épreuve sur table d´une durée de 3,5h - rédaction d'un commentaire composé où l'étudiant fait preuve de posséder et maîtriser tous les savoir-faire, compétences et connaissances évoqués ci-dessus, surplombés cependant d'une capacité de réflexion personnelle et créatrice. Pour plus de détails, voir annexes
Le roman et les genres narratifs sur le chemin de la modernité : de l’avant-guerre à l’entre-deux-guerres (1910-1939)
Premier volet
Proust, Marcel. Du côté de chez Swann, 1913. Saga du moi ; simultanéité de la constitution de soi et de celle du roman ; conscience créatrice, mémoire affective (sélective), fonction de l’art. Répercussions de H. Bergson - temps, durée, continuité, élan vital.
Gide, André. Les Faux-Monnayeurs, 1926. Mise en cause et autoréflexivité du roman via mise-en-abyme, thèmes gidiens : authenticité versus hypocrisie, constitution de soi, démarche anti-illusive en tant que discréditation du réalisme.
Deuxième volet
Roman pré-surréaliste : Roussel, Raymond. Locus solus, 1914. Le roman en tant qu'espace du jeu autonome et autosuffisant, de l'expérimentation, en tant qu'apothéose de la ludicité.
Roman-véhicule des préceptes surrélistes : Breton, André. Nadja, 1928. Topoi du surréalisme - rencontre, hasard, exploration et connaissance de soi, femme-médium etc.
Héritage du surréalisme : Première autobiographie "moderne" - Leiris, Michel. L'Âge d'homme, 1939 ; De la littérature considérée comme une tauromachie, 1945. Prise de risque et compromission de l'écrivain, impératif de la vérité inconditionnelle sur soi, écriture et psychanalyse.
Gracq, Julien. Au château d'Argol, 1938. Résurgence des thèmes surréalistes - rencontre, énigme, prémonition, hasard objectif, objets-signes/symboles à déchiffrer.
Troisième volet
Naissance de l'existentialisme. Sartre, Jean-Paul, La Nausée, 1938. Expérience individuelle, conception de l'existence en tant que Dasein, filiations phénoménologiques, le sujet sartrien : de l'en-soi vers le pour-soi, projet existentiel. Contingence, liberté, responsabilité de l'homme dans un monde sans garant transcendant du sens et des valeurs.
Sartre-philosophe et Sartre-critique littéraire : conjonction de la phénoménologie, de l'existentialisme et de la psychanalyse.